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Le Nénuphar

INDEPENDANT DU BLANC 12 MAI 1901

Le Nénuphar

INDEPENDANT DU BLANC 12 MAI 1901

Le Nénuphar

C'est le nom qu'a choisi la jeune Société de Pêcheurs à ta ligne du Blanc, et c'est d'elle dont je vais parler aujourd'hui, à propos de la demande qu'elle avait faite au Conseil général.

Dupuy, ministre de l'agriculture, avant de déposer le projet de loi autorisant la pêche à la ligne le dimanche et jours de fêtes, en temps prohibé, avait tenu à posséder l'avis, des Conseils généraux.

C'est au sujet de cette consultation que j'avais été prié par la société le Nénuphar de détendre le projet du Ministre, qu'elle approuvait. Sur cette question j'ai été battu par mes collègues du Conseil général, qui se sont montrés tous opposés à cette autorisation.

Mais si je me suis trouvé seul à défendre une thèse dont j'avais reçu le mandat et que j'approuve, je vais essayer de gagner ma cause devant l'opinion publique. Tout d'abord, je dirai qu'il ne faut pas que les adversaires du projet ministériel crient victoire trop vite, car aujourd'hui la consultation est connue et les Conseils généraux sont partagés complètement sur ce point. Les uns veulent l'autorisation, les autres la refusent. Il n'y a pas, à proprement parler, de majorité acquise, je suis donc en bonne compagnie, et le ministre peut trancher la question dans le sens qu'il lui plaira. Mais examinons le pour et le contre du projet : Le grand argument de nos adversaires, est que les pêcheurs à la ligne, si on les laisse pécher le dimanche, activeront ainsi la dépopulation de tous les cours d'eaux, et que bientôt ils ne laisseraient plus rien dans les rivières, car s'ils prennent un poisson en temps ordinaire, , ils en prennent des centaines en temps de frai. Et ils ajoutent, il est tout naturel, qu'on ferme la pêche comme on ferme la chasse. Comme théorie, c'est magnifique, mais voyons la pratique, c'est-à-dire la réalité. Qu'a voulu le Ministre? Uniquement accorder une distraction saine aux classes laborieuses, qui n'ont que le dimanche pour respirer l'air de la campagne, et arracher la jeunesse au cabaret, au jeu et à l'alcool, Et il avait cent fois raison; car, quoi qu'en disent les adversaires, ce ne sont pas les pêcheurs à la ligne qui sont les destructeurs du poisson, mais bien les braconniers. Comment veut-on en effet que la société le Nénuphar, qui a tout intérêt a repeupler la Creuse, qui s'est fondée dans ce sens, soit la grande destructrice de tous les poissons dans notre rivière. Comment peul-on supposer que les quelques poissons pris le dimanche soient la cause du dépeuplement de la Creuse et accentuent sa ruine. La cause du dépeuplement n'en,ont est pas aux pêcheurs à la ligne, mais aux braconniers et certains animaux et poissons eux mêmes. Les braconniers ne connaissent pas de temps de fermeture; ils pêchent en tout temps, la nuit surtout pendant que le gendarme dort ou que le garde a les talons tournés. Et ces braconniers à deux pattes ne sont pas les plus dangereux, car il y en a d'autres plus terribles encore. Je cite la loutre, qui infeste la Creuse, et dont on trouve les débris de repas chaque malin sur les cosses des vergues ou même dans les bateaux : le brochet, dont la gloutonnerie n'a pas de bornes et l'anguille, qui ne laisse pas de petils poissons. Et enfin, si je dépasse les limites de notre département, est-ce que ces résidus des usines, qui empoisonnent les cours d'eau, ne sont pas les engins les plus meurtriers. Est-ce que la loutre, le brochet, l'anguille, l'usine, s'inquiètent du temps de frai? Est ce que l'on prend des mesures contre eux? Alors pourquoi ne pas approuver une mesure qui ne fait de mal à personne! Au contraire, on devrait donner des primes aux destructeurs de loutres, aux preneurs de brochets, aux dénonciateurs de braconniers. Et avec ce système on serait sur d'avoir toujours des eaux excessivement poissonneuses. Le projet de M. Dupuy n'a rien de nouveau : c'est un ancien projet qui a été calqué sur ceux qui ont été émis en Belgique et en Suisse il y a quelque vingt ans, et qui ont été approuvés. En effet, depuis déjà de longues années, la pèche est libre dans ces deux pays; il n'y a pas de temps prohibé pour les pêcheurs à la ligne, mais pour certains engins seulement. Et sans trop m’avancer, malgré cette autorisation les eaux de la Sambre et de la Meuse renferment des quantités de poissons, et combien de pêcheurs parisiens quittent chaque année les rives de la Seine pour aller pêcher la truite dans les cours d'eau de l'Helvétie. Il n'y a rien de nouveau comme on voit sous la calotte des cieux, mais simplement un retard démocratique sur la République suisse et le Gouvernement belge. N'en déplaise aux adversaires du projet, un jour viendra où le Nénuphar aura gain de cause, Nous avons jeté le jalon, la prochaine fois nous atteindrons le poteau, et chacun aura le droit, quand il lui conviendra, de taquiner le goujon les dimanches et jours fériés. G. DE BEAUREGARD.

INDEPENDANT DU BLANC 19 janvier 1902

Le Nénuphar Continuant son œuvre d'utilité publique la société des pêcheurs à la ligne du Blanc. Le Nénuphar a fait immerger le quatorze courant, 15 000 alevins de carpes, dans la Creuse. Ce poisson provenant de l'étang de Bellevue, commune de Ruffec. Voilà donc les amateurs de la pêche à là carpe prévenus, l'an prochain, ils pourront se liguer à leur plaisir favori, tout en ayant l'espoir de capturer chaque fois une belle pièce.

INDEPENDANT DU BLANC 9 août 1024

Grande Fête du Pêche à la ligne Dimanche 3 août 1924

Organisée par « Le Nénuphar » Dimanche dernier nos chevaliers de la gaule ont donné leur grande fête annuelle. Dès 5 heures du matin, 175 concurrents sont réunis sur la place de l’Hôtel de Ville et on procède aussitôt au tirage au sort des places. Tout à coup, j'entends le gars Fernand crier bien fort :« Chouette ! J’ai le n° 115 ! >> Il faut vous dire que le n° 115 se trouve un peu plus bas que la « Pierre plate » ; c’est un coup » où on peut espérer gagner le premier prix. A 6 heures, le tirage au sort est terminé et nos braves pêcheurs, la ligne sur l'épaule, défilent derrière les tambours et clairons des sapeurs-pompiers se dirigeant vers les Coteaux. A 6 h. 1/2 chacun est à sa place et le coup de clairon annonçant l'ouverturedu concours, est a peine lancé, que 175 lignes commencent leur œuvre de destruction. Gare aux ablettes, goujons, brèmes, gardons et autres poissons ! Du viaduc on entend le gars Fernand annoncer qu'il vient de prendre une ablette. A 9 heures, le clairon signale la fin du concours. Chacun plie sa ligne, ferme sa boite à asticots et se presse vers le pesage ; il est procédé a cette opération à 9 h. I/4 et à 10 heures elle est terminée. Le jury procède ensuite au classement des lauréats. Le premier prix est remporté par Hans avec 715 grammes, suivi de Vaillant 550 gr., Rat Ph. 460 gr.; Jacquelin 420 gr., Plénot Epiphane 380 gr., etc. Le palmarès complet sera publié la semaine prochaine. A midi, un banquet servi dans le Coteau par MM. Gulllon, restaurateur, et Bégenne, pâtissier-cuisinier, réunissait 110 convives. On fit honneur à ce banquet où rien ne manquait, ni la qualité, ni la quantité. En voici d'ailleurs le menu : Hors-d’œuvre, crevettes, saucisson, beurre, bar à la vénitienne, tête de veau vinaigrette, bouchées à la Montglas, poulet sauté marengo, gigot d'agneau rôti, haricots demi-secs au beurre, dessert, tarte aux fruits, raisin, vins blanc et rouge ordinaire, vins fins, café, liqueurs. A 15 heures, sur la place du Bosquet, sont réunis les concurrents, les membres du bureau du Nénuphar et les pupilles de l'U. S. B. Tous, à la suite des tambours et clairons des sapeurs pompiers, défilent pour se rendre au Coteau où vont avoir lieu les jeux, le concert par l'Harmonie du Blanc et la lecture du palmarès accompagnée de la distribution des prix. La course en périssoire est enlevée par Voydeville, suivi de Collin, Blondeau, Ganné, Mauve, Neuvy, etc. La course à pied (petits) est gagnée par Gaston Daly devant P«rrin et Fortin. Celle des grands est gagnée par Nuret devant Mauve et Voydeville. Les jeux donnent les classements suivants : Jeu de la cruche. — 1er Crozat, 2e Roullet, 3e Guillet. Pêche aux berlingots. — 1er Roullet, 2e Gauzente, 3e Daly. Mât de cocagne. — 1er Joyaux, 2e Neuvy, 3e Mauve. Jeu du baquet. — 1er Neuvy, 2e Joyaux, 3e Moreau. A 17 h. 30, l'Harmonie du Blanc, sous l'habile direction de M. Démarquez, nous fit entendre de beaux morceaux de son répertoire. Puis procède à la lecture du palmarès et à la distribution des prix. Il y en avait 103, des prix ! c'est dire que presque tous les concurrents ont été récompensés. A 18 h. 30, défilé auquel prennent part la clique des sapeurs-pompiers, Harmonie et les pupilles de l'U. S. B , suivis d'un grand nombre de sociétaires du Nénuphar et d'une foule de promeneurs venus dans le Coteau respirer le bon air des bords de la Creuse. On se sépare place de l'Hôtel de-Ville en se disant : « A ce soir ». Car le soir il y a un vrai régal dans le Coteau. A 21 heures, on se réunit place de l'Hôtel-de Ville et on défile de nouveau avec la « clique » des sapeurs pompiers et les pupilles de l'U. S. B., armés de lampions. A 21 h. 30, l'Harmonie se fait entendre dans des morceaux en vogue ; puis apparaît sur la scène Marcellis, comique de genre, qui sut gagner les bravos bien mérités dun public nombreux. Puis c'est Dédé, plein de verve, qui à son tour vient nous faire rire avec ses chansons nouvelles. Enfin, pour clore cette charmante soirée, nos artistes locaux viennent interpréter un désopilant vaudeville de Virgile Thomas ''La chienne du capitaine''. Avec beaucoup de plaisir, nous avons retrouvé sur les planches notre ami Starly's qui a su, dans le rôle du poilu, nous faire rire a perdre haleine. M. Bécavin remplit parfaitement et avec bon aisance habituelle, le rôle du capitaine Bonvieux. Quant à M. Marcel Lambert, il fut si profondément amoureux de Lulu, qu'il l'épousa. Le bal champêtre qui suivit se prolongea jusqu'à une heure assez avancée. En un mot, belle, très belle fête dontnous devons remercier l'Harmonie et son dévoué chef, M. Démarquez, nos artistes locaux, les tambours et clairons des sapeurs-pompiers, les généreuses personnes qui donnèrent de si beaux prix pour le concours de pêche, M. Bony qui sut si bien nous donner un éclairage parfait, et les agents et gendarmes qui assurèrent le service de police. Merci également a tous les jeunes gens qui voulurent bien se lever un peu plus tôt qu'à l'habitude pour venir assurer le contrôle des prises de poisson. Nos remerciements vont également aux membres du bureau du Nénuphar, organisateurs de la fête, et en particulier à M. Daly, président qui, depuis vingt ans et avec un dévouement inlassable, se dépense sans compter pour la réussite de cette fête, unique au Blanc, et pour la prospérité toujours croissante du Nénuphar. Un sociétaire.

INDEPENDANT DU BLANC 12 juillet 1924

Le Nénuphar Société des Pécheurs à la ligne du Blanc Répression du braconnage Malgré l'avis paru dans les journaux de la localité, certains braconniers continuent à tendre des engins dans le cantonnement de la Société. C'est ainsi que le Bureau ayant été prévenu, deux délégués sont allés jeudi matin, à la première heure, retirer du fond de l'eau, en bas du viaduc, un superbe tambour tout neuf. Le propriétaire de l'engin peut venir le réclamer... il y aura récompense.

Merci à Gérard Mauve pour cette publication

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